Organisateurs

Édito

À L’OCCASION DES 10 ANS DU FESTIVAL AUGENBLICK, NOUS AVONS CHOISI D’OFFRIR AU PUBLIC UNE RÉTROSPECTIVE COMPLÈTE DE L’ŒUVRE DU CINÉASTE WERNER HERZOG.

La démarche est la même que celle d’une exposition monographique : permettre à chacun d’appréhender l’œuvre dans son ensemble, d’en parcourir les méandres, de comprendre comment elle s’est construite en découvrant les œuvres de jeunesse, d’explorer la galerie des personnages qui peuplent l’imaginaire du cinéaste. Mais dans une rétrospective, pas de scénographie. Au public de construire son parcours en choisissant les films qu’il souhaite voir ou revoir dans ceux qui lui sont proposés, ou en suivant l’une des suggestions thématiques que nous avons dessinées pour cette occasion.

Pourquoi avoir choisi Werner Herzog ? Bien sûr, avant tout pour les traces que ses films ont laissées en nous, par désir d’en revoir certains et de les partager. Mais aussi, en raison de la complexité et de la densité de son œuvre, des allers-retours incessants qu’il opère entre cinéma de fiction et documentaire, refusant les limites de la distinction des genres. Pour ses personnages aussi, extraordinaires, leurs histoires hors du commun, leur profonde humanité malgré tout. Tout ce qui fait qu’aujourd’hui, Werner Herzog est l’un des grands de cet art du cinéma.

À cette occasion unique d’embrasser l’intégralité de l’œuvre, nous avons souhaité ajouter deux autres propositions. La première est un séminaire d’introduction mené par Valérie Carré, universitaire, spécialiste du cinéma allemand contemporain, auteur d’un ouvrage de référence sur le cinéma de Werner Herzog. Ouvert à tous, il sera l’occasion de poser des principes d’analyse filmique propres à l’œuvre du cinéaste, en s’appuyant sur deux de ses films. La seconde est une lecture publique. Peu de textes de Werner Herzog ont été publiés. Le plus connu relate sous la forme d’un journal d’une écriture laconique et taillée à la serpe la traversée à pied qu’il a effectuée de Munich à Paris, sa manière à lui de tenter de sauver Lotte Eisner, malade. Le texte qui sera lu cette fois, dans sa version originale, Rede über das eigene Land, a été écrit à la demande des Kammerspiele de Munich, alors qu’il avait entrepris de parcourir à pied les frontières de l’Allemagne.

L’œuvre, et l’homme, sa figure, ses gestes, sa voix, ses mots, son allure, ses sentences. Incroyable présence, le cinéaste nous fera l’honneur d’être là, le temps d’un week-end. Il sera d’abord à l’Université de Strasbourg pour un échange avec le public, puis au cinéma Star Saint-Éxupéry pour présenter deux épisodes de sa série On Death Row. Moments offerts, rares, à ne pas laisser échapper. Ce projet, nous l’avons porté à quatre, croisant nos manières d’envisager le cinéma avec passion, par le biais de la cinéphilie, de l’éducation à l’image, d’un travail de recherche. Nous espérons que votre plaisir sera à la hauteur de notre investissement et vous souhaitons une belle rétrospective, intégrale.